▬ Le campement du quartier général Grec - Dans la forêt.

Au moins, j'étais venue aux nouvelles. Qui n'étaient pas des plus réjouissantes, malheureusement... Je n'en suis pas étonnée pour autant. Le camp grec avait quasiment perdu la totalité de ces fronts, c'était cela ? Et la forge était sous l'emprise de ces satanés partisans... Génial, manquait plus que ça. En plus de tous ces blessés... J'avais pourtant l'étrange sentiment que cela s'était mieux passé du côté des romains. J'aurais été jalouse en temps normal, énervé qu'ils aient fait mieux nous, mais au contraire, je l'espère de tout mon coeur cette fois-ci. Il fallait absolument que les romains aient le dessus de leurs côtés. Je caressai doucement la tête du bonhomme avant de reposer ma tête contre le mur, fatigué. Je me détestai d'être déjà hors service, j'en avais honte... Je ferai mieux la prochaine fois.

Je regardais d'un oeil distrait ce qui se passait sans pour autant les gêner. Je soupirai d'avance de savoir que d'autres blessés avaient été rapatriés, en apercevant Annabeth rentrer... Je ne l'espérais vraiment pas. « Rien n'est fini de toute façon, commençais-je. Quoi qu'il arrive, on les vaincra, je vous assure. Les Olympiens gagneront. » Je m'abstenais de dire que nous n'avions pas le choix et qu'il ne pouvait pas en être autrement. Ils le savaient tous de toute façon, rien ne servait d'en rajouter. J'avais envie de repartir au front, à l'attaque, tuer le premier ennemi face à moi, venir en aide à mes camarades, les venger, voir s'ils allaient bien... Je m'inquiétai tellement pour tout le monde, il fallait que je fasse quelque chose, que je bouge. Je devais savoir ce qu'ils nous attendaient.

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N’ayant rien d’autres de mieux à faire que d’attendre et me reposer, je végète tranquillement dans mon lit de camp. Je dois dire que je ma situation, même si loin d’être idéale, n’est au final pas mal du tout! Quelques coups d’œil çà et là dans l’infirmerie de fortune que nous nous étions bâtis étaient suffisants pour me le confirmer. On n’avait qu’à regarder ceux qui leur manquaient un ou deux membres, sans parler de tous les morts qui étaient restés sur le champ de bataille. Évidemment, il nous était impossible de ramener tous les corps, mais une fois tout terminé, nous devrons nous en occuper comme il le fallait. Ils ont donné leur vie pour la Colonie, le moins que nous puissions faire serait de leur donner une sépulture lorsque le temps serait opportun. Et il le serait lorsque nous aurions repris ce qui nous revenait.

À travers le brouhaha de l’infirmerie – ce que soit appel à l’aide, ordres des infirmiers ou encore de simples gémissements de douleur – je parvins néanmoins à attraper une bribe de conversation qui mit aussitôt mes sens en alerte. Le Front Nord. Cherchant des yeux d’où cela aurait bien pu venir, je vois Kaylee assise à côté d’une jeune femme brûlée à diverses endroits. Me levant de mon lit et me dirigeant péniblement vers eux, et ce malgré les élancements dans mon torse, j’arrive enfin à leur niveau.

- L’armurerie et le Front Nord sont encore à nous, commençais-je alors que je me plaçais à côté d’eux et que je m’asseyais sur la rambarde du lit. Comment te sens-tu, Kaylee? Est-ce que tu as des nouvelles de William et de Lena?

Même si j’étais moi-même blessé, je ne pouvais pas ne pas prendre de nouvelles de mes coéquipiers. Nous avions tous été sur le Front ensemble et je les avais vu se blesser devant mes yeux –sans pour autant avoir été capable de faire quoi que ce soit – alors il était normal que je m’inquiète de leur état et que je veuille savoir comment ils s’en sortaient. Et puis, en attendant les prochains combats, nous n’avions que ça à faire, nous, les blessés.

Ma mâchoire se crispait alors que je contemplais Chelsea. Bordel, ces enfoirés allaient payer pour tous ce qu’ils avaient fait. Sa voix. J’étais encore plus enragée. Peut-être que j’aurais dû rester dans mon coin seulement il fallait que je m’occupe l’esprit au moins un peu. Bien qu’il y ait mieux comme occupation de voir souffrir sa partenaire. Rien que l’écouter articuler avec peine, je me sentais capable d’arracher des têtes soudainement, la douleur restant un vague souvenir. Avant que je puisse lui répondre j’aperçus Lance qui débarqua à nos côtés. Mon regard bleuté le scruta légèrement, me souvenant qu’il s’était battu avec nous. Ma mémoire en avait pris un coup aussi, faut pas chercher. Il répondit ainsi à la question ou ce qui avait été plus ou moins formulée par ma binôme avec grande peine, c’est pourquoi je terminais simplement en faisant un léger bilant de mon état. Il y avait bien pire que moi ici.« C’est gérable. Et toi ? » Avant de me dire que effectivement, j’avais été retrouver Chelsea mais même pas les autres, ouais bon le social c’est pas facile, et puis il me semblait avoir vu passé Lena et puis William devait être dans le coin. En fait, je me faisais pas vraiment de souci pour eux quand je vois l’état de ma binôme, la colère que m’inspire ses blessures est suffisante pour le moment. « Repose-toi Lance, on va se venger. » Ma phrase sonnait évidemment comme une promesse déjà pour Chelsea et pour tous les autres. « Ils vont bien, j'en suis sûre enfin bien vu la situation. » Avant de reporter mon attention sur Chelsea.« Dépêche-toi d’être en forme, j’ai besoin de toi, Robin des bois. » Je la gratifias d’un regard presque de mère-poule-grande-sœur, un truc du genre.  

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Parfois, Kalia aurait préféré ne pas avoir reçu le don de la télépathie. Elle entendit les nouvelles dans l'esprit de Travis avant que les mots ne sortent de sa bouche. Sly, un traître… ? Elle en fut choquée. Et Percy… Kalia ne put que regarder, impuissante, son amie Skylar sortir de la tente. Elle se promit d'aller la voir plus tard. Elle jeta un coup d'oeil à Annabeth qui, avait l'air de tenir le coup. Même si elle se doutait que ce n'était qu'une passade. Elle n'entendit que d'une oreille distraite les paroles qu'échangèrent Maximilian et Jay, avant de s'évaporer tous les deux. Puis, Lena, Kaylee et d'autres apparurent, blessés. Son cœur se serra. Elle avisa même Luke. Au moins, ils étaient saufs… Mais dans quel état ? Quand elle entendit son nom de la bouche de sa sœur, Kalia redressa la tête. Annabeth s'adressait à Lena. Kalia résista à la tentation de prendre celle qu'elle considérait comme une sœur dans ses bras. Mais ce n'était pas le moment. Soudainement, Annabeth n'était plus là, envoyée autre part sur l'ordre d'Oswin. Quelques temps plus tard, elle fut appellée par cette dernière, ainsi qu'Annabeth. Déjà revenue ? Kalia acquiesça aux ordres d'Oswin. Sauf qu'il y eut un empêchement et, seuls Annabeth et Hylas partirent pour le Front Ouest. Kalia avait dû apporter son aide à l'un des médecins. Cela fait, Kalia avait rejoint la tente, où se trouvaient de Lena et d'Oswin. Elle y était restée puis, elle leva la tête quand Annabeth revint. La fille d'Athéna sourit aux paroles de Lena, c'était tout à fait son genre. Après ça, Annabeth était sortie de la tente. D'après ses dires, elle avait un plan. Kalia ne mettait pas en doute ses compétences ; sa sœur savait ce qu'elle faisait.

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Ah merde. Chelsea n’était pas non plus au courant pour le reste de mon unité, la sienne aussi au départ. Génial, ça devait bien l’aider. Mais après tout, à quoi bon mentir ? Cet endroit puait les blessures, bien trop à mon goût. On s’était limite tous ridiculisé à par les derniers qui restaient encore de bout et encore... Etions-nous si pitoyable au point de ne pas arriver à vaincre et à se battre comme de vrais demi-dieux. Il restait plus qu’à espérer que la prochaine journée se passerait mieux, et que les Romains tiendraient bons. Non, la suite des opérations se passeraient mieux, ce serait un fait. Mon regard ne pouvait s’empêcher de passer sur ma blonde, ce qui est amusant c’est qu’au départ je l’avais plutôt imaginé comme un poids et qu’à présent elle m’inspirait énormément de respect envers elle et même son compagnon à quatre pattes. Même avec ses blessures, elle ne flanchait pas. Elle arrivait même à nous recommander, à Lance et moi de se reposer. Un petit sourire sur les lèvres, je secouais la tête, n’y croyant pas mes oreilles. « Hey mamie, c’est toi qui te repose et nous, on veille sur toi ce coup-ci. » Elle ne devrait pas parler au temps, d’après la toux que j’entendais bien que je ne sois pas médecin et sûrement que j’en ferai un très mauvais. Mon sourire s’étendit en entendant sa dernière phrase alors je hochais la tête « Compte sur moi pour te filer un coup de main ! » J’étirais doucement ma jambe pour ne pas qu’elle s’engourdisse, bien décidée à rester à ses côtés jusqu’à elle puisse en effet embrocher nos ennemis.

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Je ne cessai de revoir en boucle l'attaque que nous avions subi. Il nous avait prit par surprise, le connard. Tyler. Si ce bâtard n'avait pas été là, nous aurions largement pu les battre. Nikolaï était à terre, il ne restait plus que l'archère - j'en aurais fait mon affaire. Mais non, non bien sûr, nos plans ne se passent jamais comme on le voudrait. Jamais. Ou pas cette fois-ci du moins. Je passai une main délicate dans les cheveux d'Hylas en le regardant avec un petit sourire triste. Le petit bonhomme avait beaucoup fait aujourd'hui et il pouvait être vraiment fier de lui. Je l'étais. Mais j'avais horreur de le voir ici, sur le champ de bataille. Un gamin de son âge n'a rien à faire ici. Strictement rien... Et ça me révoltait quand même.

Annabeth vint me voir et je l'écoutais avec attention. Bien sûr que je pourrais retourner me battre et je comptais bien me venger. « Je suis une guerrière Anna et sais plus que manier tous types d'arme, l'Armokinésie peut d'ailleurs m'y aider, commençais-je. Je peux me servir d'un bouclier avec, il n'y a pas de problème. Arc, lance, épée, fusil... tout ce que tu veux. Je n'ai pas forcément l'habitude des pégases, mais je sais les chevaucher. Après, je peux imposer des images sanglantes et... Torturer à distance on va dire. » Je la regardais sans ciller, sachant pertinemment que ce genre de pouvoir n'était pas forcément très bien, surtout en temps de guerre. Mais c'était le mien et je l'assumai pleinement, désormais. Je souriais en regardant le bonhomme endormi sur mes jambes avant de relever la tête. « Si tu croises les membres de mon unité et Chelsea, tu pourrais leur dire que je vais bien s'il-te-plaît ? Et que je vais venir les voir... » Il fallait que je prenne de leur nouvelle après tout, j'étais allée les voir quand ils étaient endormis. Maintenant qu'ils étaient réveillés, je vais me bouger pour eux. Je leur dois bien ça.

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