Annabeth Chase alias Puits de Sagesse

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Être la seule fille d'une famille est difficile. Être différent des autres est difficile. Mais être rejeté par les siens l'est encore plus.

Je n'ai jamais aimé ma belle-mère, si les deux enfants qu'elle a eu avec mon père, Mathew et Bobby, les jumeaux insupportables. Mon père Frédéric enseigne l'histoire américaine. C'est d'ailleurs durant ses études à Harvard qu'il a rencontré ma mère, la déesse Athéna. Pourtant, lorsque je suis née sur l'Olympe et que Zéphyros m'a déposé dans un berceau doré sur le pas de la porte de mon père, celui-ci a tout d'abord refusé de me prendre, suppliant Athéna de m'élever. Mais les parents mortels doivent élever leurs enfants.

J'ai donc toujours été une charge pour mon père, ou du moins c'est comme ça que je l'ai vécu et il n'a rien faire pour m'assurer du contraire. À cause de la nature de mon sang, j'ai attiré toutes sortes de monstres, mettant ainsi ma famille en danger et la faute me retombait toujours dessus. Je me rappelle encore toutes les nuits hantées par les araignées, mes pires ennemis. Celles-ci venaient la nuit me recouvrir de leurs toiles, me mordant par la même occasion. Mais à chaque fois que je hurlais pour que mon père vienne me sauver, ma belle-mère insistait que j'imaginais des choses. Pour eux, au final, il ne se passait jamais rien. Et comme pour me donner encore plus tort et me faire croire que j'étais complètement folle, ces bestioles s'enfuyaient à chaque fois que quelqu'un entrait dans ma chambre et leurs morsures disparaissaient avant le lever du jour. Comme par hasard.

Personne ne voulait de moi. Alors, je me suis enfuie. J'avais sept ans.

Avec pour seule arme un marteau utilisé par les mortels, j'ai suivi les indications de ma mère en combattant les monstres qui me barraient la route. Après un combat particulièrement difficile, je me suis cachée dans l'allée de Richmond Ironworks sous une plaque de tôle. Mais mon répit a été de courte durée, car, à cause de ma maladresse et du bruit que j'ai causé, quelqu'un a soulevé la plaque, me mettant presque entièrement à nue. Je n'ai eu qu'un réflexe : lui foncer dessus avec le marteau, visant la tête afin de se débarrasser le plus rapidement possible de ce monstre pour pouvoir fuir. Mais ça ne s'est pas du tout passé comme je l'avais prévu. Celui qui m'avait découverte n'était ni un monstre, ni un simple humain : c'était un demi-dieu comme moi accompagné d'une demi-déesse comme moi. Deux personnes comme moi. Je n'étais enfin plus seule dans ce monde.

Luke Castellan, fils d'Hermes et Thalia Grace, fille de Zeus, les deux premières personnes à qui j'ai fait confiance. Ils étaient bien plus âgés que moi, mais m'ont pris sous leur aile et ont accepté que je les accompagne. Luke m'a promis qu'il me protégerait, que nous allions former une famille, que tout irait bien. Quel menteur...
Il m'a pourtant donné un poignard en Bronze Céleste en disant que seul un guerrier malin pourrait utiliser une arme comme celle-ci. Tous les trois nous nous sommes dirigés vers la côte est et en chemin avons rencontré un satyre du nom de Grover Underwood. Sa mission était d'escorter Thalia jusqu'au camp des sang-mêlés, mais il ne pouvait tout simplement pas laisser Luke et moi derrière. Grover était tellement jeune... et il s'est trompé de chemin à plusieurs reprises, ce qui nous a amenés jusque dans l'antre d'un cyclope.

J'ai réussi à ne pas me faire capturer et lorsque le cyclope a essayé de me leurrer dans son piège en imitant la voix de mon père, il a été grandement surpris lorsque j'ai planté mon poignard fraîchement obtenu dans son pied. Il avait juste choisi la mauvaise personne à imiter.

Mais malgré notre fuite, les monstres nous ont rattrapés alors que nous gravissions la colline qui menait au camp. Je n'oublierai jamais cette nuit. Une pluie légère menaçait de tomber et le brouillard était tellement présent qu'il plongeait la scène dans une bulle de mystère. Le cyclope et ses acolytes étaient sur nos trousses. Ses lourds pas faisaient gronder la terre sous les nôtres si légers. Les cris inhumains des monstres emplissaient mes oreilles, je n'entendais rien d'autre que le battement précipité de mon coeur qui manquait de sortir de ma poitrine à chaque instant. Mon poignard était efficace, mais pas assez contre autant de monstres. C'était fini. Nous étions presque au sommet de la colline, de l'autre côté se trouvait notre salvation et nous allions bêtement mourir si près du but.

Cependant, le sacrifice de Thalia nous a sauvés. Elle est restée derrière afin de nous laisser une chance de nous en sortir et les monstres se sont jetés sur elle. Elle s'est bravement battue jusqu'au bout, mais ses attaquants ont eu raison d'elle et son corps fragile a heurté la terre comme une poupée de chiffon. Le grondement du tonnerre a alors failli faire exploser mes tympans et l'éclair blanc déchirant ce ciel d'encre aurait pu m'aveugler. C'était Zeus qui prenait pitié de sa fille. Sa chair. Son sang. Mort. Thalia n'a pas été sauvée, mais son père a réussi à trouver un nouveau moyen pour elle de vivre en la transformant en pin. Mais ce n'était pas n'importe quel pin. C'était LE pin, celui qui allait protéger n'importe quels demi-dieu et créature mythologique se trouvant au camp. Jusqu'à ce jour, la barrière produite par l'arbre de Thalia protège notre foyer.

Puis est venu le jour de la Grande Prophétie. J'avais dix ans et j'étais devenue la plus ancienne pensionnaire du camp, ainsi qu'une forte guerrière (mais pas aussi forte que Luke). Je n'avais jamais été faire une quête et j'en rêvais presque jour et nuit. Mais j'étais trop jeune, bien trop jeune. Chiron, l'un des adultes les plus importants du camp, m'a révélé une partie de ma prophétie en disant que ma quête commencerait avec l'élu. Depuis ce jour, j'ai cherché cet élu, surveillant attentivement le moindre arrivant dans l'espoir qu'il serait le bon. Il m'a fallu attendre deux ans de plus avant que Percy Jackson daigne se montrer.

Il n'était qu'un garçon comme les autres, cheveux foncés, regard perdu et impossibilité de croire à l'existence des dieux et déesses ainsi que tout ce qui les entoure. Comme tous les autres, il avait des problèmes à l'école à cause du TDAH et sa dyslexie. Changement régulier d'écoles, attaques de monstres, choses étranges se produisant dans la vie de tous les jours, on a tous vécu ça. Mais il avait quelque chose de plus, outre la couleur magnifique de ses yeux. Il n'était pas encore arrivé au camp qu'il avait déjà tué un Minotaure. Non, pas un Minotaure. LE Minotaure. J'aurais du être choquée, étonnée, admirative voir peut-être même jalouse que ce plancton réussisse un exploit pareil. Mais tout ce qui me trainait dans la tête était, pourquoi était-ce lui qui avait eu l'occasion d'affronter ce monstre ?

Ma méfiance à son égard ne s'est pas si vite dissipée, mais elle a fini par le faire, notamment lorsque je l'ai suivi lors de sa quête. Celle de récupérer la foudre de Zeus, donc de sauver l'Olympe, rien que ça, et celle de sauver sa mère, plus précisément de la ramener des enfers, le domaine de prédilection de Hades.

De nombreuses aventures ont eu lieu depuis : Thalia nous est revenue, nous avons battu Cronos, Luke nous a quittés et bien d'autres encore.

Mais une nouvelle menace gronde...

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Ici tu devras décrire tes pouvoirs si tu en as et les détailler. Nous demandons un pouvoir pour les enfants des dieux mineurs, deux pour les olympiens, trois pour les Mars et quatre pour les enfants des Trois Grands.

Capacités cérébrales sur-développées : J'ai des réflexes bien meilleurs que ceux des simples mortels, je peux mieux analyser les situations et bien plus rapidement, mon cerveau fonctionne à cent à l'heure, cherchant immédiatement des solutions, toutes sortes d'idées me passent par la tête, la stratégie se déploie dans mon esprit comme une carte que je connaitrais par coeur, il m'arrive de percevoir les choses d'une manière bien plus précise et efficace, grande capacité de mémoire et de compréhension.

Apprentissage Instantané : Chaque chose que je fais, je l'assimile presque immédiatement, je comprends facilement le fonctionnement de la plupart des choses, je n'ai besoin que d'un temps relativement court d'entrainement pour maitriser de nouvelles techniques.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Obligatoire pour les personnages vacants et facultatif pour les autres (Minimum 300 mots)

Comme si la situation n'était pas assez désastreuse, il fallait qu'il se mette à pleuvoir. Nous avions une bonne avancée sur les monstres. Au début. Il a suffi que nous nous trompions une ou deux fois de chemin et ils nous ont rattrapés.

Je sens ce monstre qu'on appelle la peur gronder au fond de mon être, répartissant ses tentacules immatériels dans toutes les parties de mon corps, paralysant mes muscles, ralentissant mon esprit, anéantissant la moindre de mes cellules. Je n'arrive plus à réfléchir, je ne pense à rien d'autre qu'à cette peur qui me terrasse lentement. J'entends son appel strident, son sifflement rieur, elle sait qu'elle m'aura bientôt, que je lui suis presque acquise, que je suis sur le point de rendre les armes. Je ne peux lutter, je suis faible, fragile, je ne suis qu'une minuscule brindille balayée par le vent, on peut me briser à chaque instant.

Soudain j'entends un grand bruit, comme si quelqu'un venait de frapper quelque chose de grand et fin avec une arme. Il fait sombre, la lune n'est pas suffisante pour éclairer notre chemin et même si elle l'était, la masse de nuages qui l'entoure nous nargue profondément. Les cris des monstres derrière nous sont devenus un bruit de fond à force. Mais ils font toujours aussi peur. C'est comme si à chaque grognement, chaque glapissement, chaque rugissement je recevais un coup de jus qui me pousse en avant, un pied après l'autre dans une course effrénée.

Je ne vois rien, je n'entends rien d'autre que le brouhaha derrière nous. Même le battement précipité et chaotique de mon coeur semble être lointain, comme si mon corps ne m'appartenait plus vraiment, comme si mon esprit flottait à une bonne dizaine de kilomètres d'ici, loin de tout ce désastre. La main brusque de Luke sur mon épaule me ramène violemment à la réalité et je sens le poids du jeune homme me clouer au sol. Je m'apprête à lui demander la raison d'un tel acte, quand un grand bruit me prive momentanément de mon ouïe lorsqu'un tronc d'arbre s'abat à l'endroit exact où je me trouvais auparavant.

J'ai l'impression de me trouver sur le bord d'une falaise, l'état dans lequel je me trouve depuis de nombreuses minutes. Quelqu'un me pousse par-derrière, me faisant brutalement plonger dans le vide. Ma chute dure une éternité, c'est mon réveil, il me fallait un bon coup de pied aux fesses pour me sortir de ma torpeur. C'est fini, c'est la dernière fois que je rêvasse durant une situation aussi critique. Mon regard tombe sur les quelques brins d'herbe qui caressent ma joue et je sens la forte poigne de Luke sur ma veste. Plus jamais je ne me laisserai avoir par la peur. Je la dresserai, je la dompterai et elle ne pourra plus jamais me paralyser. Je me le promets.

Luke ne dit rien lorsqu'il me remet sur mes pieds. Il considère sans doute que mon inexpérience et mon jeune âge ont failli me coûter la vie et le sourire qu'il impose sur son visage se veut rassurant. Je ne vois que la pluie qui fait luire sa peau. Nous nous remettons à courir et la pente de la colline qui mène au camp est bien plus pentue que je pensais. J'ai retrouvé mes sens et je réalise maintenant à quel point nous sommes en danger. L'armée de monstres derrière nous gagne du terrain, malgré la pluie qui mouille et alourdit nos vêtements, malgré le brouillard qui s'étale en bas de la colline, malgré la pente. Ils nous veulent et ils nous auront si nous ne faisons rien.

Luke tranche une patte qui s'était un peu trop rapprochée et j'en profite pour planter mon propre poignard. Ce n'est pas grand-chose, mais cet acte de bravoure a suffi à faire monter l'adrénaline qui coule maintenant dans mes veines comme une cascade bouillonnante. J'ai déjà eu ce genre de sensations : celui de voir soudainement mieux tous les mouvements alentour, d'avoir une meilleure conscience de son environnement, de réagir plus rapidement comme si les réflexes étaient soudain passés au niveau supérieur. Cette impression d'être entièrement réveillée, ce sont les effets des Troubles du Déficit de l'Attention avec Hyperactivité. Les réflexes des guerriers, comme dirait Luke.

Je ne me laisserai plus surprendre. C'est au moment où je pense cela que Grover tombe sur le sol alors qu'une horde de monstres se referme sur lui. Mais Thalia se place devant lui et nous hurle de continuer sans elle, qu'elle va retenir les monstres le plus longtemps possible avant de nous rejoindre. Je ne voulais pas la laisser partir, oh mes dieux, je ne voulais pas. Je n'aurais jamais dû lui obéir, j'aurais dû rester à ses côtés et combattre avec elle, même si cela signifiait partager son sort. Elle m'a sauvé, prise sous son aile et protégée et tout ce que j'ai fait c'est fuir alors qu'elle risquait sa vie pour nous. Même si Luke et Grover ont fait comme moi, je ne peux m'empêcher de penser que je l'ai trahie.

Elle était forte, Thalia. Mais elle ne l'était pas assez pour retenir autant de monstres. Elle s'est vaillamment défendue, mais ils ont eu raison d'elle. Le cyclope qui boite légèrement à cause de la blessure au pied que je lui ai infligée avec mon poignard quelque temps auparavant lève sa massue et l'abat sur ma seule amie et les cris de douleur de Thalia résonnent face à ceux de terreur et de refus que je pousse. Je la vois tomber comme une poupée de chiffon, son dos rencontrant la surface humide de la terre alors que le cyclope pousse un cri de victoire. Je n'ai même pas remarqué qu'il s'est arrêté de pleuvoir. Tout ce que je vois c'est le corps de Thalia qui devient de plus ne plus froid au fur et à mesure que la chaleur vivante la quitte. Son souffle est saccadé, son visage de plus en plus pâle et ses yeux commencent à paniquer. Enfin, un dernier soubresaut secoue sa poitrine et elle ne bouge plus.

Je fonds en larmes au moment où un éclair blanc déchire le ciel d'encre, m'éblouissant momentanément. Zeus vient de manifester sa présence. Et soudain, les doigts de Thalia se prolongent jusqu'à devenir des racines, ses ongles plongeant profondément dans la terre, sa peau devenant écorce, ses vêtements se recouvrant de mousse. Elle devint un pin, son sacrifice qui nous avait sauvé la vie permettant à tous les autres demi-dieux de vivre en instaurant une barrière autour du camp, une barrière que ceux qui vivaient pour notre mort ne pouvaient franchir.

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