[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]"Is someone listening? Ok. "
Laissez moi vous conter une histoire. La mienne, logique. Une petite fille d'une beauté incommensurable venait de naître à Santa Barbara.. Je n'parle pas de la série pour séniors, mais de la ville, soyons clair. Un bel endroit où vivre, bronzer, se pavaner ou tout autres actions inutiles et sans intérêts. Le bébé que j'avais été aurait dû comprendre ça dès le début et se barrer en courant. Soit. Ma mère était ravie, j'étais brune aux yeux verts comme elle. Quel rapport vous allez m'dire ? Celui de ne pas ressembler au mec qu'elle s'était tapée un soir d'ivresse ou de désespoir et qui divinement, avait réussi un "Ace" en là mettant enceinte du premier coup alors qu'avec mon "père" c'était la galère intersidérale pendant des années. Déjà, à partir de ce moment tu te dis qu'il y a un problème, non mais sérieux. Ah pardon ? J'en étais au moment où je vous parlais de mes parents. Ma mère était folle de mon père, elle le vénérait totalement. Chef d'entreprise, charismatique, tout pour plaire. Il l’entretenait clairement, on peut dire que ma mère c'était sa poule. En même temps c'était son projet de vie, un marie riche, une bonne situation et.. des gosses. C'est con, la seule chose qu'elle pouvait offrir à mon père, c'est un autre homme qui lui a donné.
Bref, la supercherie était maintenue, et j'étais là. Et là ils ont merdé. Ils ont décidé de m'appeler "Cassandra".. Pour moi ça sonne comme un délicieux mélange de "Princesse" et " Cas social". SI j'avais été consciente, une nouvelle fois, j'aurais gueulé "OBJECTION", mais bon. Certes, je m'emballe un peu.
"Let me tell you this story"
Je grandissais, sinon. Ma mère m'élevait en grande partie, mais assurément j'étais beaucoup plus heureuse quand mon père rentrait le soir, j'me sentais plus connectée à lui. Il intéressait peut-être plus à qui j'étais, où j'en sais rien, juste un lien. La où, dans le quartier les petites idéalisaient leurs mamans surmaquillées, moi je ne voyais que par mon père. Et.. dans le magasin je faisais des caprices pour un camion de pompier et non pour la dernière poupée aux allures de pouf. Non les filles et moi on n'a jamais été copine, la dinette à la récrée, très peu pour moi. Pourtant ma mère attendait que ça, que je sois une petite fi-fille. Et.. J'vais pas mentir elle a un peu réussi. A force d'acharnement elle m'a fait mettre des vêtements plus féminins, une grande victoire parce que déjà vers 8 ans j'avais du caractère. Bon d'accord, je transmets pas beaucoup de bonheur quand je parle de cette période, mais c'est parce la vie était simple, trop simple, je m'en étais pas vraiment rendue compte.
Et puis "patatra", ton monde petite s'écroule devant toi. J'avais 11 ans quand mon père a eu quelques problèmes de santé. De simples soucis de coordination, mais l'enfant hyperactive que j'étais ne comprenait pas qu'il avait besoin de repos.. Et surtout de temps pour accepter la maladie qui le gangrenait. Chorée de Huntington, héréditaire et rare, il savait qu'il n'y échapperait pas, tout autant que son père et son grand père avant lui. Mais lui avait quelques chose que ses prédécesseurs n'avaient pas, un compte en banque blindé. Il a tout essayé.. Traitements expérimentaux, rééducations. Je ne comprenais pas du tout la situation, "
Papa est malade ? Ok, on lui remet une pile, ça ira mieux." mais toute les alcalines du monde ne pouvaient pas sauver mon père. Je restais proche de lui malgré tout, je le voyais moins aussi.. Il décida un jour de me faire passer des tests pour peut-être influer sur ma future maladie. Quel soulagement quand il a appris que je n'avais aucun gènes même pas latent de la maladie. Et.. Quelle était la surprise quand il sût que je n'étais pas sa fille.
Il avait beau être souffrant, mon paternel savait encore envoyer du bois niveau engueulade. Cries, pleures, meubles brisés et tout le toutim. Cloîtrée dans ma chambre à l'étage, je ressentais cette violence, cette.. haine qui se dégageait d'en bas. C'est comme-ci, à partir de ce moment quelque chose avait s'était ancré en moi. Mes parents allaient divorcer et pas de façon amicale. Oui oui je sais bien, d'autres on vécu pire à cet âge, mais pour moi c'était mon premier drame et aussi c'était la première bataille que je voyais. La bataille entre deux êtres, l'un blessé, l'autre encore accroché. Tout y passa, la maison, les meubles, l'argent et.. Non pas moi. Mon père s'arrangea financièrement pour ne pas à m'avoir. La classe intégrale. Autant ma mère cette femme achetée que ce "père" reniant complicité et lien crée.
Je déménageais alors vers "Florence".. Ah euh non. Pas Florence Italie, Florence quartier qui craint de Los Angeles armée de son école public juste dégueulasse. Je n'avais aucun ami, j'étais un bloc de haine ambulant. J'avais à présent 12 ans, reine de la provocation, des embrouilles et surtout des bagarres. Enfin jusqu'au jour ou sans même touché mon "adversaire" (et son sac à dos), il s'écroula par terre, criant de douleur. J'ai su que c'était de ma faute. Pourquoi ? Parce qu'à ce moment j'avais senti un des "blocs" de colère s'échapper de moi. Bref on m'a traîné par la peau du coup chez la directrice. Virée quatre jours, merci madame. M'enfin, ma mère c'était quand même faite une amie elle.. La bouteille. Relativisons les choses, elle ne me tapait, elle ne m'insultait, elle était juste pitoyable. J'en parle aujourd'hui comme ça, mais à l'époque je buvais ses paroles, en même temps c'était mon seul lien. Et puis elle pouvait se montrer convaincante, sûre d'elle. "
Cassan..Cass' pardon. En fait plus tard.. Accroche-toi au premier gars qui vaut le coup. Maîtrise-le et surtout.. Fais tout pour pas qu'il parte.". Une phrase parmi tant d'autre vous allez m'dire, pourtant elle m'a marqué.
"Of that guy"
Mais tout ça a changé lors d'une balade scolaire dans un vieux bois boueux. J'étais à l'arrière du groupe, oui, une nouvelle fois toute seule. Et.. J'ai entendu un chant, presque apaisant. Mais bien sûr j'étais la seule tarée à l'entendre. Je m'étais donc éloignée du groupe, et non personne n'a remarqué mon absence.. Ou alors tout le monde s'en foutait. Plus je m'enfonçais dans le bois, plus je remarquais cette silhouette étrange, à la fois humaine et animale. Un visage sympathique quoi qu'un peu bouffi, c'était un satyre. Il me parlais, d'une voix douce, rassurante.. Comme quelqu'un de familier. Il m'expliquais alors mes origines et que mon père était assurément un Dieu.. Là je m'étais braquée. Le ton montait de mon côté, je ne voulais rien entendre, mon père c'était celui qui m'avait éduqué, pas un inconnu aussi divin soit-il. De ce fait je fonçais sur le satyre. De ce fait j'ai reçu un coup de sabot mémorable en pleine tête. Bravo Cass. A mon réveil, j'étais à la colonie. Des inconnus, partout des inconnus. Ils m'avaient volé à ma mère! Je n'comprenais pas qu'ils avaient ça pour moi, pour ma sécurité, j'étais seulement guidée par ma colère.. Encore. De ce fait j'ai mené la vie dure à chaque personnes croisant mon chemin (Et j'ai encaissé ce que je méritais, faut l'dire) jusqu'au jour où Arès s'est décidé à me reconnaître. C'est pas comme-ci il avait manqué à chacun de ses devoirs celui-là. Je suis alors arrivée dans mon Bungalow et j'ai appris. Appris à fermer un peu plus ma gueule, appris à compter sur les autres, appris à avoir une famille. Au fur et à mesure je trouvais ma place dans la colonie, je m'étais clairement calmée.
"First you loved, then you promised"
Les années s'écoulaient et j'ai écouté la voix de ma daronne qui résonnait en moi. Je ne pouvais pas rester seule, je devais trouver quelqu'un, et quoi de mieux qu'un homme à moitié divin ? De ce fait je suis devenu cette fille, vous voyez cette chieuse qui n'autorise rien à ses copains, pas de sorties, pas d'alcool, aucun contact avec la gent féminine. Quoi ? On a pas le droit d'être égoïste en amour ?
Mais ça, on s'en fout un peu.. Parce que les guerres, elles avaient commencé. Un avant goût avec Cronos et surtout une hécatombe avec Gaïa. Au départ je ne plaignais pas, de l'action, ça faisait toujours du bien, surtout pour nous enfant d'Arès, éduqués pour batailler. Puis les partisans étaient arrivés, sauvage, provocants et pensant que tout leurs était dû. Comment voulaient-ils que je la boucle ? Je ne supportais pas leurs présences tout bonnement. Mais bon, mes cries, mes coups n'auront en rien aidé la colonie. Enfermée jusqu'à la libération, je gardais en moi cette amertume sévère envers eux. Puis la libération, la reconquête et la reconstruction.. Un semblant de bonheur qui annonçait seulement d'autres batailles. L'une en direction de cette garce de Gaïa et l'autre plus interne.. Contre les Romains. Une haine nous empêchait de nous côtoyer. J'avais pourtant trouvé une certaine "stabilité" auprès de l'un d'entre eux.. Mais j'avais beau avoir appris à maîtrisé mes coups de sangs, mes colères et mes jalousies n'avaient pas mis longtemps à précipiter la fin de cette idylle. Traduction ? J'me suis fait plaquer comme une pauvre conne. Ça aurait pu être mon unique drame, mais en réalité c'était annonciateur de bien pire : la perte de mes frères et sœurs au combat lors de la bataille de Manhattan ou encore celle de Los Angeles. Pas pour rien. Pour en arriver là, pour en arriver à cette "paix" provoquée par la chute de ce monstre partisan au décolleté plongeant. Alors on en est là, à se croire à l'abris. J'essaye à présent de m'éclater au lieu d'éclater les autres. Pas vraiment concluant mais je mets un point d'honneur à tenter de lâcher prise, sinon pourquoi vivre ? Pourtant je ne sens pas ma colère s'atténuer, elle semble juste enfouit.. Peut-être parce cet Ouranos ne représente pas une solution mais un nouveau problème. On le saura bientôt et mon arme sera quand à elle déjà bien aiguisée.