Si certains pensent que nos rêves les plus fous ne sont qu’un moyen de mettre un peu de piment dans notre vie, d’autres en revanche croient qu’ils pourraient se réaliser. Sur ce point, ils n’ont pas tort…
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Nous étions en juillet, le 7 juillet 2011 exactement. Cela faisait déjà deux jours que nous étions en Grèce pour le voyage scolaire et que nous suivions les aventures de Persée, Héraclès et autres héros mythiques dans les divers lieux que nous rencontrions. A vrai dire, chacun se retrouvait un peu dans ces histoires et nous nous laissions tous emporter par ces contes d’une autre époque comme de jeunes enfants assoiffés d’aventures. Le plus drôle, c’est qu’à ce jour nous ne savions pas encore que nous aussi, petits lycéens français, nous allions vivre le même genre d’aventure et aller à la rencontre de l’Histoire. Aussi, c’est sous la pluie que nous nous étions précipités dans le musée de Delphes après avoir brièvement visité son sanctuaire et ses temples honorant Apollon. A peine avais-je commencé à m’approcher des vitrines que mon frère m’avait appelée pour que je vienne le rejoindre. Arrivée à sa hauteur, c’est une étrange pierre plus ou moins ovale que je découvris, sans que je ne sache vraiment pourquoi elle m’intriguait d’une façon peu commune. Peut-être à cause des inscriptions gravées dessus? Ou bien par sa couleur verdâtre peu ordinaire? Aucune idée… Ayant été rejoint par pratiquement tous les élèves et nos professeurs dans un silence de mort, mon frère jugea bon pour mettre un terme à cette atmosphère assez tendue, de lire la note posée à côté du rocher.
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Pierre Grecque dont la date de création est encore inconnue, retrouvée près du temple d’Apollon et dont les inscriptions signifient :
- Seul celui à l’âme pure pourra en lisant cette phrase contrer le Temps et revenir au commencement - »
Méditant sur ces paroles, je ne me rendis pas tout de suite compte que Lucie s’adressait à moi. Ce n’est que quand les affirmations des autres me sortirent de mes pensées que je compris qu’ils m’avaient tous désignée d’un commun accord pour lire cette phrase – sans queue ni tête soit dit en passant – à voix haute, dans l’espoir qu’un miracle ne se produise. Amusée par leurs sourires enfantins, je m’étais exéctuée en vitesse et avais commencé ma récitation. Nous patientâmes ensuite quelques minutes, mais, voyant que rien d’anormal ne se produisait et que la pluie avait cessé, nous avions finalement abandonné là pour rentrer chez les correspondants, un peu déçus.
Ce n’est qu’à la nuit tombée, alors que je dormais profondément, qu’une sensation étrange m’envahit. Sentant quelque chose de froid et humide sous mon ventre, j’avais alors palpé mon lit pour savoir d’où ça venait. Je me rendis alors compte que je n’étais plus allongée sur mon matelat mais sur un sol herbeux couvert de rosée. C’est en me relevant précipitamment que je découvris face à moi l’Acropole qui, de par ses murs fortifiés m’indiquait que j’étais à une époque antérieure à la construction du Parthénon. Paniquée, je venais de comprendre où j’étais: c’est-à-dire à l’époque où tout avait commencé, et où les dieux de l’Olympe régnaient en maître sur les vies humaines. Toutefois, il y avait quelque chose dont je n’avais pas connaissance, et cet évènement, c’était la fameuse Guerre de Troie, qui venait à cette époque juste de débuter…
Doriane Rives
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Cela faisait déjà presque un an que nous étions là, tous animés par l’envie de voir Troie enfin tomber entre nos mains. Vous rendez-vous compte ? Un an ! C’était tout de même assez énorme surtout quand on constate finalement que les choses n’avaient guère avancé et que nous étions toujours en train de nous livrer bataille. Mieux valait ne pas y penser, surtout que cette guerre n’avait pas l’air de vouloir prendre fin; Agamemnon refusait de poser les armes. Je venais justement de le voir en entretien un peu violent avec Achille ; toujours aussi bons amis ces deux-là… À vrai dire, je les trouvais un peu idiots de toujours être en froids et de partir au quart de tour pour des broutilles, mais bon! Je ne préférais rien dire puisque ce n’était pas mes affaires, après tout.
Ainsi, c’est d’un pas traînant que je m’étais dirigé vers ma tante dans le but de m’allonger quelques minutes. Cependant, imaginez la suprise quand j’ai vu, allongé en plein milieu de ma chambre, une jeune fille d’environ dix-sept ans avec un drôle d’accoutrement… La première question qui m’était venue à l’esprit avait été : «
Mais d’où elle peut bien sortir ? » étant donné que je ne l’avais jamais vue sur le camp ou ailleurs auparavant…
Diomède – Roi d’Argos